Repère fixe sur la côte, identifiable et identifié, l’amer est au jour ce que le phare est à la nuit. Sur les côtes bretonnes, et à travers le monde, ils prennent la forme d’un dessin à même le béton, d’une digue, parfois d’un ensemble de roches grossièrement peintes, d’une pyramide ou d’un cylindre…
À la manière d’un Littré, la photographe a répertorié dans cet inventaire toutes ces constructions à l’esthétique singulière, détournées de leur usage original ou construites dans le seul but d’être vues depuis la mer.
La série “Amers” est composée de photographies prises sur le vif, à la fois étude et archive de ces formes dont l’aspect rappelle la sculpture monumentale minimale ou le land art. Le spectateur d’abord surpris, est forcément frappé par ces images dont la cohérence fait naître une beauté délicate, un sens évident, une expression commune à tous les territoires maritimes dont il n’avait pas du tout conscience.

C’est dans le quotidien que prend vie le travail de Marion Orel. Elle y observe, prélève, photographie et constitue ainsi la matière première de son travail. Des objets anodins prennent la forme de dessins et de sculptures, et composent des paysages abstraits, portraits de lieux et d’instants. Marion Orel nous propose une grammaire faite de formes ordinaires, et des situations les plus banales qui font émerger la poésie. Ses œuvres font partie de collections particulières et ont été présentées entre autres à La Villa Arson à Nice, au Palais de Tokyo, à la Fondation Louis Vuitton et au Centre Georges Pompidou à Paris.